Waiting for the show, (extract) part I, 2018
Vue d'exposition, Real Time & Space, Oakland, Etats-Unis
Exhibition view, Real Time & Space, Oakland, United States
Série d’installations photographiques, qui sont activées
oralement dans la performance Waiting for the show, part II.
C’est un show continue, une balle rebondissante, allant du show de drag queen au corps sculptural d’un sportif, où tout semble figé. Une ligne au sol place le spectateur en acteur, au centre de l’installation. C’est à lui de jongler d’une image à l’autre. Tout devient image, de l’installation au geste.
Ce sont des instants cadrés, comme le ferait le cadre d’une scène.



The curtains, 2018
installation photographie,
impression jet d’encre contrecollée au mur, plastique transparent teinté,
140x120cm

Disappearance, 2018
photographie, impression jet d’encre sur papier epson semimatte,
90x53cm


Shall we dance?, 2018
installation photographie, impression jet d’encre sur papier epson hot press bright, casquette, vitre, tissu, dimensions variables

Light, 2018
impression jet d’encre contrecollée au mur, 160x100cm


Move your body, 2018
impression jet d’encre sur papier epson hot press bright, 33x50cm
Waiting for the show, part II, 2018
Vue de la performance, avec Gabe Garza, Real Time & Space, Oakland, Etats-Unis
Activation de l'exposition Waiting for the show, part I
«The song was coming,
between the passed and the present.
Right now.
Waiting for the show.
(Still, I could spot some slight hits, I hope this will help.)»

Extrait de la performance :
«suite à mes éternelles déambulations, je marchais dans ces fameuses lignes droites américaine, le quadrillage, jusqu’à m’arrêter, net, stoppée par le son (again and again). J’entre dans l’église, aux murs violets et jaune, croix à paillettes. J’assistais alors à une messe accompagnée d’un gospel hors normes. Hors normes, pour quelqu’un qui découvre cet univers pour la première fois. Les gens sont déchaînés, accompagnent le prêtre de cris de joies, claps your hands, moove your body baby, god bless you.
On se regarde comme un coup de foudre. Elle avait une perruque noir avec une fleur en plastique rose coincée au dessus, un sourire qui ne s’arrêtait jamais, elle était chic, avec son chemisier blanc à froufrous et sa robe violette. Elle était enflammée. Bloquée entre le gospel et ses pas de danse, mes yeux restent rivés sur elle. Son mari, assis à côté, est complètement calme, avec une boucle d’oreille dorée, et son costume vert canard. Elle m’invite à m’asseoir à côté d’elle. Je ne sais pas si c’est le personnage ou sa voix qui m’attire la plus. Elle ne peut pas se retenir de chanter. Sa voix résonne dans l’espace. C’est un mélange entre Janis Joplin et Nina Simone. Je suis dans le show. Dans une nouvelle forme improvisée et collective. Tout devient spectacle. Je suis spectatrice.
J’ai reconnu cette même énergie l’autre soir. San Francisco, bar étroit aux murs pailletés, rideaux brillants, boule disco. J’assiste alors à un show de drag queen.
Entrée en scène. Musique populaire. Faux cils jusqu’au plafond, talons aiguilles et soutient gorge rembourré. Playback accompagné d’une chorégraphie sensuelle et déjantée. J’aime observer leurs lèvres qui se déplacent sur les paroles des hits, sans entendre leurs voix en sortir. Elle dansait jusqu’à en tomber par terre, jambe droite à la verticale, parallèle au torse, regard au loin, puis chute inévitable, mais le show continu. Et, c’est là le plus important. Le show continu.
Always non-stop.
Je comprends la manière dont les gens vivent les choses intensément ici. Du show de drag queen à la messe du dimanche.»